Les puristes pardonneront à la novice que je suis l'inexactitude du vocabulaire. Je raconte avec mes mots....
Samedi j'ai assisté pour la première fois à une corrida.
J'ai toujours refusé, j'ai toujours pensé que c'était une boucherie, que l'animal n'avait aucune chance et j'ai toujours refusé de voir et, je crois même, d'entendre ce que me disaient les aficionados.
Donc samedi j'ai franchi le pas.
Autour de moi beaucoup de gens que j'apprécie s'y rendent très régulièrement et attendent ce moment avec impatience. Donc j'y suis allée.
La première des choses qui me surprend ce sont les couleurs et la foule ; les arènes sont pleines. Pas d'agitation, du brouhaha de conversations, mais tout de suite je ressens l'attention du public, je dirais presque de la concentration. La musique est présente aussi et je mets du temps à m'apercevoir que c'est un orchestre qui joue et pas une sonorisation.
Sur le sable en bas, on annonce le taureau, 480 kg, la bête entre, elle déboule et sa force envahit tout de suite les lieux. Les toréadors immédiatement se lancent devant elle et font des passes avec leur capote, celle ci est rose, celle du matador est rouge.
Tout ce ballet est règlementé, ordonné, agencé chacun a son rôle. On affaiblit très vite la bête, picadors et banderilles puis le torero entre en scène.
J'ai été impressionnée par la dimension dramatique du spectacle, on sent une tension, comme si on ne connaissait pas l'issue du spectacle. Mais peut être est ce parce que l'important n'est pas l'issue, mais comment on y arrive.
Le tête à tête homme-bête est surprenant, le jeu des regards....
Il n'en reste pas moins que le taureau, dans cet enclos, n'a aucune chance, et que très vite elles lui sont enlevées. L'applaudir alors qu'il vient de mourir ne lui apporte rien, c'est je pense, un plus à la vanité de l'homme.