La rentrée a toujours été pour moi un moment important, porteur d'espoir lorsque j'étais instit ; chaque année à chaque rentrée je me disais que cette année scolaire là, celle qui venait, allait être une bonne et souvent je l'attendais meilleure que toutes les autres.

J'ai souvent été déçue, elles n'ont jamais été ni meilleures ni pires, mais elles ont été faites de moments agréables, de moments de déception mais jamais de moments d'indifférence.

Donc c'est la rentrée, plus de classe, plus d'élèves alors pourquoi ce titre ?

Nous avons fait notre première réunion du club photo, et au programme des concours photos.

Et voilà je me lance ; prétentieuse direz-vous ? 

Peut être !! Mais peut être aussi un peu de défi envers moi-même, donc cet été j'ai décidé que je participerais à des concours, voilà c'est dit.

Donc j'avais bien retenu qu'à la rentrée, je devais préparer des photos. Par le club j'avais eu l'info de quelques concours que des membres du club font traditionnellement et leurs thèmes : les statues du monde, au coin de la rue, la danse, eau dessus dessous, Y'a d'la vie dans nos jardin, la vie est belle..... Les thèmes ne manquent pas, sont originaux.

A l'énoncé même du thème un déclic se fait dans ma tête là j'ai des photos, et celle-ci ou celle-là pourrait faire, donc je mets ça dans un coin de ma tête et je laisse aller...

Et puis la date arrive. Ce premier concours là : 2 thèmes "Au coin de la rue" et "Les statues du monde" trois photos maxi par concurent tout thème confondu. Vite il faut les déposer, et on relit attentivement le règlement.

J'avais depuis le début l'été en tête les photos que je présenterai : 2 photos tirées, montées marie-louise parfaites mais voilà l'une est en noir et blanc l'autre est carrée 20x20 et là surprise le règlement précise pas de noir et blanc, ça je ne l'avais pas retenu, et format obligatoire 20x30.

Mon coin de rue en couleurs n'est pas beau donc mes projets ne tiennent pas il faut réagir, je dois présenter des photos.

Ce même jour j'ai photographié un marché la photo est prète, et puis je me souviens d'une journée à Aix et voilà.

Il ne me reste plus qu'à remettre le taureau en couleurs lui il le supporte et le voilà transformé

Et en fait deux marie louise plus loin mes photos ont été prètes et je les ai déposées à temps. Mais j'aurais pu mettre ça dans le thème au coin de la rue ou ça ou ça....

Mais je suis sûre d'une chose je vais continuer à participer à des concours, je vous raconterai !!

La semaine dernière départ en milieu de matinée vers le Vaucluse, la destination prévue : le village troglodyte du Barry. Le Barry est le relief qui surplombe la ville de Bollène.

Sur ce relief s'est édifié, dès la préhistoire, un village troglodyte. La roche à cet endroit est relativement tendre est friable, ce qui est un avantage lorsqu'il s'agit de creuser la roche, mais qui se révèlera être aussi un inconvénient.

Le village habité depuis la préhistoire a été peu à peu aménagé, des murs ont été construits en s'appuyant sur la roche. Et le lieu a l'aspect d'un village provençal, sauf que les rues se fraient un passage dans le relief, les passages entre les demeures nécessitent de monter et descendre.

Et le village s'est développé et est resté habité jusqu'à la fin du XIXème siècle. L'érosion, et la friabilité de la roche ont contraint les habitants à déserter les lieux.

Il fait chaud, les cigales nous accompagnent, nous sommes bien en Provence. Il règne dans ce village une atmosphère calme, on entre sous un porche, on visite une salle, certaines maisons ont un étage.

On n'a aucun mal à imaginer les gens, vivre ici, se rencontrer, les femmes au lavoir, les enfants jouer dans la rue devant le regroupement de maisons.

Le village est intimement mêlé à la nature, on peut imaginer ça et là les cultures essentielles sur des restanques gavées de soleil. Le puits a été sécurisé par une grille mais il est toujours là. ce qui laisse entendre que ces habitants avaient su trouver et capter l'eau nécessaire à la vie de tous.

La promenade se poursuit, deux circuits permettent une ballade dans le massif. Et c'est au détour d'un rocher que l'on surplombe le site nucléaire de Tricastin. 

 Massif, tel une verrue il mange tout le paysage, s'impose à l'oeil. Ici pas de symbiose entre la nature et la construction. D'un côté, des maisons faites avec les matériaux du lieu, qui s'intègrent à la roche s'adaptent au climat, de l'autre une construction gigantesque, crachant de façon continue une fumée incongrue en plein mois de juillet. Juste en aval du site nucléaire le regard s'arrête sur le barrage de Donzère Mondragon.

Et l'on prend conscience qu'en une région si réduite l'homme a concentré un maximum de nuisances (oui je sais grâce à cela on a ceci, cela... mais cela fait beaucoup) et je me demande ce que trouveront nos descendants en se promenant un jour de juillet au dessus de Bollène.

Vous trouverez l'ensemble des photos de cette visite dans l'album "Village troglodyte du Barry"

Le 17 juillet l'an dernier, avec une autre photographe du club, le GEPI, nous partons à Avignon pour passer la journée dans la ville. C'est le Festival d'Avignon. La ville grouille, des comédiens, des badauds, des gens, programme en main, vont et viennent. Pendant un grand moment de l'aprés midi nous restons sur la place du Palais des Papes. En fin d'après midi nous décidons de rentrer, mais lentement en profitant, du moment et de la lumière.

Depuis le début de l'après midi, nous photographions tous les chapeaux que nous voyions et il faut dire qu'il n'en manque pas. Homme, femme, jeune, vieux, petit et grand tout le monde porte un chapeau. Juste à ce moment là, sur un trottoir, deux acteurs sont assis, ils viennent de terminer leur spectacle et soufflent.Le canotier m'attire, je cadre et appuie sur le déclencheur.

Voilà la photo, tout de suite, la photo me transporte en arrière et je me vois transportée dans un film de Marcel Pagnol, j'avais devant moi Marius et Monsieur Brun. La photo me ravit et je la garde au chaud....

Quelques jours plus tard, je reprends toutes mes photos et celle ci en particulier. La lumière est belle mais l'histoire qu'elle suggère m'impose le noir et blanc, je la travaille...

Première version noir et blanc, c'est à ce moment là que l'arrière plan prend toute sa place, les lignes du fond répondent au tee shirt du personnage debout. Cependant elle ne me satisfait pas, les mains du personnage au canotier ne sont pas assez visibles.

Je retravaille, j'éclaircit...cela donne cela

Bon voilà on distingue les mains, mais bon c'est pas encore ça les noirs ne sont pas vraiment noirs, alors je retravaille....je redresse aussi pour avoir la verticalité des barreaux de l'affiche derrière.

Ah là ça me plait, bon un petit cadre à ce moment là c'est ma marotte, et je l'imprime enfin c'est pas si évident que ça, parce que le cheminement est le même, on fait et on refait jusqu'à ce qu'on obtienne ce que l'on veut. 

Aix est une belle ville, y flâner aux beaux jours est un plaisir dont je ne me lasse pas. En plus, on peux y trouver toutes sortes d'activités, expositions, animations de rue mais surtout elle invite à la promenade, à la nonchalance... 

Ce week-end, ont eu lieu "Les Flâneries d'Art contemporain" ( voir ICI link ). Ce sont une invitation à la promenade dans les rues de jardin en jardin, de galerie en galerie, pour découvrir les travaux d'artistes contemporains tous différents ; peintre, photographe, sculpteur, plasticien...

Tous ces artistes se sont installés dans les jardins ouverts au public et présentent leur travail. L'ambiance est détendue, le soleil est au rendez-vous, des rafraichissements sont offerts. Des musiciens animent délicatement les lieux ; ici un pianiste, là une harpiste, ailleurs deux guitaristes.

Les lieux s'ouvrent comme une caverne d'Ali Baba, et on découvre les hauts plafonds, des tissus lourds et précieux, et chacune des oeuvres est mise en valeur par les lieux, et s'y intègre avec goût. 

A presque chaque coin de rue une silhouette nous attend pour nous guider vers le lieu suivant, un peu comme une chasse au trésor. Un grand moment de plaisir.

Pour moi faire de la photo c'est faire de jolis clichés, belles lignes, belles couleurs, mais c'est aussi, selon moi, être là au bon moment, saisir sur le vif l'action, l'évènement à ne pas manquer, être le témoin pour les autres... Aussi imaginez la déception lorsque quelque chose se passe et que je n'ai pas mon appareil. 

Hier soir, j'ai eu de la chance. Je rentre d'Aix, je vous raconterai ce que j'y faisais, une grosse fumée épaisse s'élève au loin, j'ai un moment d'inquiétude, comme toujours. J'habite dans une pinède, j'ai toujours peur de trouver en rentrant chez moi une cohorte de pompiers dans mon jardin. Non, cette fois c'est derrière Martigues, vers la côte bleue, La Couronne ou Carro. Je vois au-dessus de la ville la ronde des canadairs, c'est 18 heures et les pompiers ont mis le paquet il faut que ce soit éteint avant la nuit. Quatre canadairs et d'autres avions, (je ne connais pas les noms de tous ces engins) petits et grands tournent sans discontinuer, de l'incendie à leur point de ravitaillement, et pour les canadairs leur ravitaillement se fait sur l'étang à Martigues, juste devant le pont levant. Et là je me dis que cette fois je ne vais pas rater cela...

Et cela donne ce que vous voyez là, et dans l'album "des canadairs au-dessus de Martigues". Je n'aime pas être prise en flagrant délit de voyeurisme, vous savez ce qui provoque des bouchons sur la voie en sens inverse sur l'autoroute en cas d'accident, mais là le ballet de ces engins imposants est fantastique. Bien sûr on ne peut pas les rater rouge et jaune vous pensez !

Ils passent et repassent, ils sont quatre, quelquefois on croit qu'ils vont se toucher mais non, il y a de la place. Ils ne sont pas si bruyants que ça, ce qui fait qu'on est surpris de les voir au-dessus de nos têtes, ils descendent une gerbe d'eau les suit et ils se relèvent, leur plein fait. Et ils se suivent..

Pour les badauds c'est un spectacle étonnant, même si c'est lié à un évènement dramatique. Et je ne peux m'empêcher de penser aux pilotes qui eux doivent faire preuve d'une attention sans faille. Quel spectacle !!!